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Teotihuacán

La civilisation de Teotihuacán est contemporaine de celles du Mexique occidental. Le nom du peuple qui l’a porté à son apogée et celui de sa métropole sont inconnus : Teotihuacán, « là où on a fait les dieux », est une appellation aztèque. La ville comportait de gigantesques ensembles architecturaux, notamment les pyramides dites du Soleil et de la Lune, et le complexe de la Ciudadela, qui englobait le temple du Serpent à plumes ainsi qu’une immense plate-forme cérémonielle surélevée. Ces vastes constructions bordaient une large avenue, appelée « allée des Morts », qui traversait sur plus de deux kilomètres le centre de la ville. Cette échelle monumentale s’explique par la capacité de l’irrigation et de l’exploitation intensive des riches sols alluviaux de la vallée de Teotihuacán à faire vivre une société nombreuse, et toujours plus hiérarchisée. Trait original de l’organisation urbaine : les citadins (au nombre approximatif de 150 000 en 600 apr. J.-C.) habitaient des complexes résidentiels d’État insérés dans des environnements bien définis. Leurs appartements étaient ornés de fresques vivement colorées figurant les dieux de Teotihuacán ou déployant des motifs purement graphiques. Leurs rituels religieux, élaborés, étaient centrés sur le culte rendu à la déesse de la terre et au dieu de la pluie que, plus tard, les Aztèques appelleraient Tlaloc. Ils possédaient un calendrier précis, proche de celui des Mayas, leurs voisins. Leur rayonnement s’exerçait surtout par le commerce. Comme les Olmèques avant lui, le peuple de Teotihuacán faisait partie d’un vaste réseau d’échanges régional, par lequel étaient importés le jade (67) et les plumes.

Le jade servait à la sculpture, et particulièrement à celle des masques . L’utilisation de ceux-ci au cours de cérémonies précises, laissent peut-être aussi penser qu’il existait des rituels où le divin se manifestait de manière directe par l’intermédiaire des officiants de la religion du lieu (68-69). En tout cas, c’est l’une des formes les mieux connues de l’art de Teotihuacán, parallèlement à la sculpture figurative (66), la poterie (son vase tripode a été imité par d’autres peuples) et la joaillerie. Vieille de huit siècles, la civilisation de Teotihuacán, qui eut un rayonnement lointain, s’éteignit avec la destruction de la ville vers 750. Le peuple abandonna les ruines, se dispersa et se mêla aux populations environnantes. Pas plus que pour la chute de la société olmèque, on ne connaît les causes de cette désintégration, les détails restent obscurs, même si on peut l’attribuer aux conflits avec les groupes culturels émergents de cette région. Un sort semblable échut, plus tardivement, aux voisins et rivaux du sud, les Mayas.


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