Protéger les consommateurs allergiques ?
La protection des consommateurs allergiques sera-t-elle améliorée par la révision des lois canadiennes sur la sécurité des aliments et des produits de consommation ?
C’est une question que les personnes vivant avec une allergie alimentaire sont en droit de se poser car un vent de changement souffle depuis que le Premier ministre Harper s’est engagé lors du discours du Trône à proposer des mesures visant à accroître la confiance des canadiens en la qualité et la sûreté des biens qu’ils achètent. Après avoir dévoilé en décembre 2007, les grandes lignes de son Plan d’action, Stephen Harper est passé des paroles aux actes en déposant le 8 avril 2008, les projets de loi C-51 et C-52.
Bien avant que ce processus soit déclenché, les consommateurs ayant une allergie alimentaire ont exprimé leurs préoccupations pour la réglementation actuelle qui ne permet pas toujours de savoir clairement quels sont les ingrédients contenus dans les aliments qu’ils achètent. Ces conditions complexifient l’évitement des allergènes et posent un risque pour leur sécurité. Afin de corriger cette situation, les personnes allergiques ont demandé de :
1. Désigner les aliments par leur nom usuel
2. Préciser la source des protéines végétales ou animales
3. Lever certaines exemption qui obligerait la déclaration de tous les allergènes prioritaires présents dans les aliments.
Pour l’instant, il n’est pas possible de savoir avec précision si les recommandations des personnes ayant une allergie alimentaire ont été prises en compte pour la révision. Les projets de loi 51 et 52 ne précisent pas quels sont les moyens qui seront pris pour appliquer les grands principes directeurs de cette modernisation. Ce seront plutôt les directives et les règlements dévoilés plus tard qui permettront de savoir si les demandes de personnes allergiques ont été justement considérées. Cependant, il est permis de l’espérer puisque le Plan d’action identifie l’amélioration de l’information communiquée aux consommateurs comme un des enjeux de la révision.
À ce sujet il est écrit dans le Plan d’action que :
« Pour le moment, autant pour les consommateurs que pour les gouvernements et l’industrie, l’information sur les aliments ainsi que les produits de santé et de consommation est souvent difficile à obtenir, à utiliser ou à diffuser, en raison de sa complexité, de lacunes ou du fait que la confidentialité de certains renseignements doit être protégée. Les mesures d’un plan d’action ciblant tous les types de produits contribueront à la distribution d’information accrue sur les produits, plus accessible, facile à comprendre et crédible. »
(Plan d’action, page 7)
De plus, le Plan d’action, précise l’importance qui sera accordée à l’amélioration de la protection des personnes allergiques :
« Par exemple, de nouvelles normes et politiques pourraient être élaborées en réponse aux problèmes de sécurité posés par les allergènes, les contaminants chimiques, les nouveaux pathogènes d’origine alimentaire et les produits bioactifs présents dans les aliments. »(Plan d’action, page 12)
Il est possible que les personnes vivant avec une allergie alimentaire bénéficient de la révision des lois puisque leurs demandes sont conciliables avec les principes annoncés dans le Plan d’action. J’ose donc croire que la sécurité des personnes allergiques sera améliorée par une meilleure transparence et une responsabilisation accrue des entreprises.
Mise à jour :
Santé Canada a répondu aux demandes des personnes ayant une allergie alimentaire en publiant une proposition de modification à la réglementation sur l’étiquetage des allergènes prioritaires. Cette action constitue une des dernières étapes avant l’adoption d’une nouvelle politique sur l’étiquetage des aliments. En savoir plus
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