Prévenir à l’échelle du Québec
Actuellement au Québec, la prévention des réactions allergiques en milieu scolaire n’est pas homogène, c’est à dire que chaque commission scolaire a une politique qui lui est propre. Le résultat est que dans certains cas des enfants fréquentent des milieux qui présentent des risques pour leur santé.
J’ai été confrontée à cette situation car jadis, les éducatrices du service de garde de l’école de mon quartier préparaient des tartines de beurre d’arachides que les enfants mangeaient tout en s’amusant dans la cour de récréation. Tantôt ils grimpaient aux jeux d’une main en tenant la tartine dans l’autre, tantôt ils serraient la tartine entre leurs dents pour utiliser leurs deux mains et quelques fois, quand ils étaient bien pressés, ils écrasaient tout simplement la tartine sur les modules de jeux laissant une belle traînée de beurre d’arachides sur l’équipement. Cette situation était dangereuse pour les enfants allergiques aux arachides qui en jouant dans les jeux risquaient de mettre accidentellement leurs mains dans le beurre d’arachides. Une fois l’allergène sur leurs mains, ils pouvaient avoir une réaction allergique simplement en mettant leurs doigts dans leur bouche comme pour se ronger les ongles ou pour jouer avec une dent qui branle ou encore en mangeant un aliment avec les mains. Soucieuse de prévenir une réaction allergique, j’ai communiqué avec la responsable du service de garde pour la sensibiliser au danger de la situation. Quoique surprise par l’intervention d’une mère dont l’enfant ne fréquentait pas le service de garde, elle a accepté de se renseigner sur la prévention des réactions allergiques et la contamination croisée. Une fois bien informée suite à la lecture de la documentation que je lui ai fait parvenir, elle a interdit le beurre d’arachides non pas seulement de la cour de récréation comme je le souhaitais mais aussi dans toutes les activités du service de garde. Dans ce cas-ci, l’histoire finit bien mais ce n’est pas toujours le cas.
En y regardant de plus près, on peut constater que certaines écoles interdisent des aliments alors que d’autres ne le font pas. Au sein d’une même école, une fraction des enseignantEs soulignent les anniversaires des enfants par le partage d’un gâteau préparé par les parents de l’élève fêté. Certains services de garde isolent les enfants allergiques lors des repas. Une école secondaire nettoie les embouts des instruments de musique à vent pour qu’ils soient partagés entre les élèves tandis que l’école du quartier voisin fournit un embout neuf à chaque élève. Une école secondaire vend des arachides et des noix dans les machines distributrices tandis qu’une autre les a éliminées du menu de la cafétéria. La liste des inégalités pourrait être encore bien longue.
Au Québec, 1 034 383 enfants fréquentent une école de niveau pré-scolaire, primaire ou secondaire. Considérant qu’environ 3% d’entre eux ont une allergie alimentaire, il y aurait approximativement 31 030 enfants allergiques qui fréquentent une des 3163 écoles publiques, privées ou gouvernementales du Québec. Pour mettre fin au problème de l’inégalité de la sécurité offerte aux enfants allergiques, l’adoption d’une approche globale par la définition de lignes directrices de prévention pour tout le Québec s’impose comme solution. Au lieu de considérer l’intégration de chaque enfant allergique à son milieu scolaire comme un cas isolé, une prévention plus efficace pourrait être effectuée si elle était planifiée à l’échelle du Québec.
Source : lesallergiesalimentaires.com
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