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Olmèque

La culture des Olmèques, « peuple du pays du caoutchouc », se développa le long du golfe du Mexique. Les Olmèques, contraints d’importer tous les matériaux précieux à leurs yeux, étendaient leurs réseaux d’échanges commerciaux des communautés du Guatemala et du Salvador aux villages de la côte ouest et, au nord, jusque dans la vallée de Mexico. Ils cultivaient les trois grandes plantes alimentaires de la Mésoamérique, le maïs, la courge et le haricot, avec un succès tel que la vente des exédents agricoles leur permirent de construire une impressionnante architecture religieuse. Des centres comprenant de grandes pyramides, des plates-formes cérémonielles sur remblai, vastes cours, terrains de jeu de balle, notamment à San Lorenzo, Tres Zapotes et La Venta (voir la carte) furent édifiés de préférence le long des cours d’eau. Les Olmèques sont les premiers, semble-t-il, à avoir pratiqué le jeu de balle — à la fois sport de compétition et rite sacrificiel — connu sous diverses formes dans tout le Mexique ancien et plus au nord. Les joueurs s’affrontaient en lançant, uniquement à l’aide de leur torse, de leurs hanches ou de leurs épaules, une petite balle de caoutchouc qu’ils devaient faire passer à travers des anneaux de pierre placés en hauteur sur deux côtés du terrain.

Un autre élément caractéristique des villes olmèques, est la présence de colossales têtes de pierre — certaines pèsent près de quarante tonnes — à l’effigie des souverains. Avec leur visage rond, leurs lèvres charnues et leur nez épaté (42, 43), ces sculptures massives possèdent tout ce qui fait l’originalité de l’art olmèque. Ces sculptures évoquent des bébés ou des enfants au corps et au visage rebondi (46-47). Celui-ci est pour une grande part centré sur la figure humaine, parfois accompagnée d’attributs zoomorphes (crocs) ou surnaturels. Le motif principal est le jaguar (41), animal très présent dans le Mexique ancien, et auquel les dieux du maïs et de la pluie empruntent leurs traits. Le dieu dragon, chimère d’homme, de félin et d’oiseau, était à la source du pouvoir exercé par le souverain. Parmi les autres êtres surnaturels fréquemment représentés dans l’art olmèque, on trouve le monstre-oiseau, le monstre-poisson et le serpent à plumes. Ce dernier, que les Aztèques nommaient Quetzalcoatl, était souvent mentionné parmi les dieux mésoaméricains — en fait, dans la plupart des panthéons mexicains et au-delà, jusqu’aux cultures pueblos du sud-ouest des États-Unis. L’art olmèque était profane autant que sacré (45), et les matériaux travaillés étaient l’argile, la pierre et le jade. Ce dernier, le plus précieux, était importé de lointaines contrées. Sa dureté le rendait très difficile à tailler. Autre matériau importé, le cinabre, une poudre rouge, qui servait à orner les sculptures.

La civilisation olmèque se désintégra vers 400 av. J.-C. et les peuples qui l’avaient portée à son apogée se dispersèrent dans les régions voisines. Avec eux essaimèrent leurs techniques et leurs codes artistiques. Pour constituer, plus tard, leur propre culture, les peuples de Teotihuacán et les Mayas ont massivement puisé dans les éléments de ce fonds.


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