Méxique occidental
Ces cultures du Mexique occidental connues sous les noms de Colima, Nayarit et Jalisco semblent avoir été indépendantes de la domination olmèque. Comme pour les Olmèques, on ne sait pas sous quels noms elles se désignaient et, il n’existe pas de vestiges architecturaux de leurs villes. Ces populations ne sont connues que par leur poterie. Ces céramiques ont été mises au jour dans les cellules de tombes à puits datant approximativement de 100 à 300 apr. J.-C., mais, menées au mépris des procédures archéologiques scientifiques, les fouilles de ces sites n’ont pas livré toutes les informations espérées concernant leur contexte. Cependant, les objets trouvés sont suffisamment parlants pour constituer une formidable source de documentation.
La poterie de Colima est probablement la plus homogène. De couleur brique variant de l’orange clair au rouge sombre, elle peut être tachetée de noir par un brûlage effectué parfois à une fin décorative. Une grande variété d’êtres vivants y sont représentés, hommes et animaux, sous forme de statuettes pleines de petite taille, ou plus grandes et creuses, ainsi que des récipients (49-50-53-54-57-58). Certains aliments sont souvent figurés, le nombre de récipients en forme de courge (59) ou de légumes attestant le rôle que jouait l’agriculture dans cette société. Autre thème récurrent des céramiques de Colima : le chien (55-56), à la fois élevé pour sa consommation et considéré comme le guide de l’homme vers le monde souterrain.
Les représentations humaines, parfois accompagnées d’animaux, semblent avoir été un des thèmes favoris des artistes de Jalisco et de Nayarit, mais les motifs les plus fréquents, dans ces deux cultures, ont trait à la vie quotidienne (63-64) et aux activités cérémonielles, comme celle du volador ou du jeu de balle (65). Des visages expressifs, des membres fins et longs, des ornements corporels élaborés (bijoux, peintures, vêtements) sont les traits propres au style de Nayarit. La céramique de Jalisco possède un style plus diversifié que les deux autres cités mais les visages ont en commun la forme allongée, les grands yeux, le nez triangulaire pointu et la bouche ouverte laissant nettement apparaître les dents. Femmes et hommes, souvent assis, adoptent des poses statiques (60-61-62).Ces traditions culturelles, différentes mais apparentées, expriment une certaine originalité au sein de l’héritage artistique du Mexique ancien. Bien qu’elles semblent n’avoir pas subi d’influences créatives extérieures, notamment olmèque, elles possèdent une vitalité et un potentiel de survie artistique incomparables. Les descendants de ces potiers vivent toujours dans cette région.