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Manque de collaboration

Une des particularités des allergies alimentaires est que la collaboration de la garderie, de l’école, de la famille élargie, des connaissances et des amis est essentielle à la fois pour éviter un contact accidentel avec l’allergène et pour éventuellement pouvoir intervenir adéquatement en l’absence des parents. Il n’y a aucun doute que l’allergie alimentaire est de plus d’une manière étroitement liée à l’environnement de la personne allergique. Je ne sais pas pour vous mais il m’est arrivé à quelques occasions de devoir composer avec des personnes qui n’étaient pas très collaboratrices. Au fils de mes expériences, j’ai regroupé en catégories les principales causes de ce leur résistance.

Tout d’abord, même si ça me semble bien incroyable parce que je vis au quotidien avec les allergies alimentaires, il y a des gens qui n’ont jamais entendu parlé de choc anaphylactique. Ignorant que certaines réactions allergiques peuvent mettre la vie en péril, ils sont peu motivés à prendre les précautions nécessaires pour les éviter. Souvent, le simple fait de les informer en fera des partenaires fiables.

Il y a aussi ceux qui confondent les régimes alimentaires avec l’évitement complet d’un allergène. Vous conviendrez avec moi qu’en comparaison des régimes alimentaires, la marge d’erreur est tout à fait inexistante lorsqu’il est question d’allergie alimentaire. Si oncle Jean-Pierre mange par inadvertance des aliments un peu trop riches en cholestérol, il n’éprouvera pas subito presto des difficultés respiratoires mettant sa vie en danger. Les allergies alimentaires n’engendrent pas un régime supplémentaire mais forment un groupe bien à part. Si Tante Georgette pouvait comprendre cette distinction, elle serait probablement plus rigoureuse.

D’autres, même s’ils ont bien compris ce qu’est l’allergie alimentaire, pensent que ce que je leur raconte est trop incroyable pour être vrai. Il y a une partie de moi qui ne peux les blâmer car avant d’être embarquée dans le bateau des allergies alimentaires, je n’aurais jamais pu évaluer l’ampleur de leurs impacts. C’est pour éviter de mettre ma crédibilité en doute que j’ai souvent éduqué les personnes dont la collaboration était souhaitable en leur remettant de la documentation provenant d’une source reconnue. J’affectionne particulièrement le carnet d’information produit par le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) disponible en ligne ici. Il est aussi possible de commander gratuitement des exemplaires en version papier.

Il y a des individus qui se servent des allergies alimentaires pour régler un conflit d’une toute autre origine. Dans ce cas, leur collaboration sert de prétexte pour exprimer des émotions latentes. À titre d’exemple, belle-maman qui n’approuve pas que son fils vous ait choisie comme conjointe pourrait résister à travailler en équipe avec vous. Dans ce cas, la but ultime de la collaboration, qui est de préserver la vie d’une personne allergique, doit être clairement précisé et souvent répété.

Il y a des gens qui ont peur. Peur d’être légalement poursuivis s’ils provoquaient accidentellement une réaction allergique, peur de devoir manipuler des aiguilles et peur de ne pas être à la hauteur s’ils devaient gérer une situation d’urgence. Sans avouer leurs craintes, ils vont chercher à éviter toutes les occasions où ils pourraient devoir assumer une responsabilité en cas de réaction allergique. Seraient-ils à la hauteur de la situation s’ils avaient à intervenir ?

Il y a des personnes qui pensent que l’on doit vivre chacun pour soi. Pour eux, pas question de protéger les plus faibles ou de s’entraider. Animés par cette philosophie de vie, il y a peu de chance qu’ils prennent en compte les besoins d’une minorité.

Et vous, ajouteriez-vous d’autres causes possibles au manque de collaboration ?

Source : lesallergiesalimentaires.com