Les limites des mises en garde
Pouvoir en toute confiance acheter des produits à partir des informations affichées sur l’emballage serait réellement de nature à améliorer la qualité de vie et la sécurité des personnes allergiques. Tout particulièrement, les personnes qui ont choisi de ne pas jouer à la roulette russe en consommant des produits qui pourraient contenir un aliment auxquels ils sont allergiques sont touchées par les limites des mises en garde "peut contenir".
Dans les faits, selon l’actuelle loi canadienne sur l’étiquetage des aliments, les entreprises sont libres d’inscrire ou non une mention avisant les consommateurs de la présence possible d’un des neuf principaux allergènes dans leurs produits. De plus ce sont eux qui définissent leurs propres critères établissant s’il y a un risque de contamination croisée possible. Consulter le site de l’Agence canadienne d’inspection des aliments permet de comprendre toute la latitude laissée aux entreprises en matière d’étiquetage. En voici un extrait révélateur :
« Afin de venir en aide au consommateur souffrant d’allergies alimentaires, le gouvernement du Canada, en collaboration avec l’industrie et les groupes de personnes souffrant d’allergies, a élaboré une politique sur l’étiquetage de mise en garde (les déclarations « peut contenir »). La politique permet à l’industrie alimentaire d’étiqueter sur une base volontaire les produits qui risquent de contenir des substances susceptibles de causer des réactions indésirables graves. »
Dans ce contexte, comment dois-je interpréter l’absence de mise en garde sur les produits que je souhaite acheter ? Dans quelles circonstances les entreprises jugent-elles pertinent d’aviser les consommateurs d’un risque éventuel ? C’est pour répondre à ces questions que je communique régulièrement avec des entreprises alimentaires pour être en mesure de faire les choix adaptés au niveau de risque que je souhaite assumer. Vous conviendrez avec moi que cette démarche mène à un véritable jeu de chat et de souris avec les manufacturiers dont une minorité fait preuve de peu de transparence envers sa clientèle. À vrai dire, nous sommes à la merci des entreprises auxquelles nous devons faire entièrement confiance malgré que leur intérêt à augmenter leurs bénéfices ne soit pas nécessairement compatible avec la santé des personnes allergiques. À l’opposé, certaines entreprises préfèrent ne pas compter les personnes allergiques parmi leur clientèle en leur recommandant systématiquement de ne pas consommer leurs produits plutôt que de mettre en place une politique de gestion des principaux allergènes.
Comme plusieurs d’entre vous, je me débrouille avec les contraintes qu’imposent les allergies alimentaires mais en même temps je me dis qu’une partie de la solution doit être gérée collectivement. Loin d’être un problème de santé relevant uniquement de la responsabilité des individus, le taux de prévalence des allergies alimentaires justifie une intervention collective qui relève de l’administration publique. Après tout, protéger la santé de la population et assurer sa sécurité ne font-ils pas partie des rôles du gouvernement ?
Source : lesallergiesalimentaires.com
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