Les civilisations du Mexique ancien

Cette grande civilisation existe depuis plus de trois mille ans sur le territoire de l’actuel Mexique. On y trouve ainsi les ruines de grandes cités, y compris des pyramides dignes de l’Égypte ancienne. Les peuples qui bâtirent ces villes formaient des sociétés avancées, complexes, soutenues par une agriculture sophistiquée et entretenant de vastes réseaux commerciaux avec les régions voisines. Ces échanges d’idées et de matières précieuses contribuèrent à l’apparition dans le Mexique ancien d’un art original, qui, mis au jour principalement par l’archéologie, se révèle d’une modernité qui frappe toujours nos contemporains. De plus, il est la principale source d’information sur les peuples qui l’ont produit.

Des cultures différentes — même si elles possèdent certains traits communs — ont occupé le territoire du Mexique, et y ont parfois coexisté. La plus ancienne est celle des Olmèques, dont on repère les premières traces dès 1250 av. J.-C., époque à laquelle leur civilisation était déjà très élaborée. Leur architecture monumentale et leur statuaire subsistent dans la région qui borde le golfe du Mexique. Quelques siècles plus tard, sur la côte ouest du Mexique, trois groupes distincts mais apparentés, désignés par le nom des régions où ces céramiques ont été trouvées : Nayarit, Jalisco et Colima, ont produit des poteries d’un style caractéristique dans des tombes à puits élaborées. Ces populations n’ont pas laissé de ville, mais le groupe qui leur a immédiatement succédé habitait une des plus grandes cités du monde d’alors : Teotihuacán, qui brilla de 100 à 750 apr. J.-C. non loin de l’actuelle ville de Mexico. Ses quelque 200 000 habitants, dont on ignore le nom qu’ils se donnaient, vivaient dans des complexes résidentiels. C’est à eux que l’on doit les gigantesques pyramides de pierre élevées en l’honneur de leurs dieux. Les Mayas, à peu près contemporains de cette civilisation, édifièrent des villes importantes et leurs propres pyramides, près du pays olmèque, dans la péninsule du Yucatán, territoire qui s’étend du sud du Mexique aux actuels Guatemala, Honduras et Belize. Leur système d’écriture est l’un des quatre que l’humanité ait jamais inventés. Les Aztèques, héritiers de toutes ces cultures, venant du nord au XIVe siècle, se sont installés dans la région de Teotihuacán. Ils fusionnèrent les éléments des civilisations précédentes en une culture originale, cependant anéantie par l’arrivée des Espagnols en 1519. (voir la carte et la chronologie)

Ceux-ci ne tardèrent pas à prendre possession des impressionnantes richesses matérielles des Aztèques et de leurs voisins et à en tirer profit. Ils imposèrent aussi leur structure sociale, se réservant les pouvoirs suprêmes sur les populations qu’ils venaient de soumettre. Il existait d’autres civilisations au Mexique, en plus de celles qui sont évoquées. Mais qu’elles soient antérieures à la conquête ou contemporaines, leur contribution au patrimoine de l’humanité a été ignorée et anéantie par les conquérants.

Bien que l’influence espagnole ait bouleversé irréversiblement le paysage culturel de ce qui constitue aujourd’hui le Mexique (mot d’origine aztèque), l’impact des cultures préhispaniques est encore perceptible à travers une riche tradition plusieurs fois millénaire. Les civilisations mésoaméricaines peuvent rivaliser par leur richesse, leur complexité et leur étendue avec celles de l’Europe et de l’Asie. Cela est d’autant plus remarquable que, en raison de leur situation géographique, elles sont exemptes d’influences extérieures. Leurs acquis dans les domaines du calcul (calendrier, mathématiques), de l’organisation civile, de l’architecture monumentale (pyramides, esplanades cérémonielles, complexes résidentiels), des arts (sculpture, peinture, céramique, et ornements) sont originaux au sens premier du terme. Il est regrettable que les connaissances se rapportant à ces civilisations soient perdues, mais peu à peu les complexes et fascinantes sociétés du Mexique ancien sont redécouvertes, principalement grâce aux œuvres saisissantes qu’elles ont laissées.