Tout sur Tout

L’incohérence du scepticisme

Je suis interpellé par la désinvolture de certains sceptiques.

Outre le fait que certains d’entre eux méprisent totalement et sans raison apparente le théisme, la théologie naturelle ou la philosophie chrétienne ; certains ne se rendent même pas compte de l’incohérence de leurs affirmations.

J’aimerais être prudent ici. Il ne s’agit pas de mettre tous les sceptiques dans le même panier. Je parle bien d’une certaine forme de scepticisme. Celle qu’on peut associer au dogmatisme religieux (bien qu’athée et irréligieux). Ces personnes souhaiteraient que l’on doute de tout. Elles insinuent que les chrétiens ont un problème fondamental : ils refusent de douter. Il ne s’agit pas dans ce modeste article de parler du doute, mais de cette affirmation qui semble être un crédo au sein d’une frange sceptique : « il faut douter de tout ».

Cette position n’est pas logiquement tenable. Elle s’autodétruit pour la raison suivante : s’il faut douter de tout alors il faut aussi douter de cette affirmation : « il faut douter de tout » Or bienheureux le sceptique qui parvient à douter de son présupposé. S’il y a bien une chose que le sceptique refuse de mettre en doute, c’est précisément qu’il doute. Encore une fois, notre but n’est pas d’offrir une généralisation bon marché mais d’inviter certains lecteurs à réfléchir sur leur position.

En effet, il me semble que même le sceptique ne peut pas faire en quelque sorte l’économie de la foi – tout comme le croyant ne peut pas faire l’économie du doute. L’attachement fiduciaire à une forme de rationalité me semble visible dans les deux camps. Car l’incohérence flagrante du présupposé sceptique devrait logiquement conduire à son rejet. Mais dans la réalité, est-ce bien le cas ?