INCONTINENCE URINAIRE ET ELIMINATION FECALE
L’incontinence urinaire se définit comme la perte involontaire d’urine en dehors des mictions. La proportion de personnes âgées touchées par cette problématique est de l’ordre de 30%. Chez la personne âgée, la cause principale réside dans l’approvisionnement en fibres musculaires des sphincters et de la vessie. Cette dégénérescence naturelle est consécutive au vieillissement.
Les différents types d’incontinence urinaire chez la personne âgée :
L’incontinence peut avoir des origines et des formes diverses. On distingue 4 types :
L’incontinence d’effort liée à une insuffisance du sphincter
L’incontinence par regorgement en lien avec une vessie distendue
L’incontinence liée à un handicap moteur
L’incontinence de situation en relation aux troubles cognitifs comme dans les pathologie démentielles
Les origines :
Le responsable premier de l’incontinence est le vieillissement dans la mesure ou il modifie la morphologie et les fonctions de la vessie et des sphincters. Si l’incontinence est corrélée au relâchement des sphincters, d’autres facteurs peuvent être repérés : les troubles moteurs, les troubles liés à la coordination des mouvements, un cadre inconnu, l’alitement ainsi que des troubles métaboliques. Les tissus responsables sont la vessie (par dénervation), la paroi vésicale (augmentation de la sensibilité des récepteurs) et une baisse de la masse musculaire. En ce sens, l’instabilité vésicale chez la personne âgée serait favorisée par une sensibilité des récepteurs cholinergiques présents dans la vessie. L’insuffisance de contraction de la vessie lors de la miction engendre par la même des pertes urinaires. Il ne faut pas non oublier qu’une diminution de la perception du besoin en relation avec les troubles cognitifs (ressentir, décider d’aller aux toilettes, avoir les gestes ad hoc ...) peuvent engendrer une perte du contrôle de la miction.
Une élimination urinaire modifiée : si l’élimination journalière est deux fois supérieure le jour que la nuit chez la personne jeune, il en est tout autrement chez l’âgé ou l’on observe un renversement. Quoiqu’il en soit, dans le cadre de la psychiatrie du sujet âgé, nous apporterons un regard un regard précis sur les fonctions cognitives comme le langage, la perception, la mémoire, le raisonnement, les capacités de décider en fonction de ces choix ou les possibilités praxiques) car elles peuvent être en lien direct avec les problématiques d’incontinence.
La prise en charge :
Comme nous venons de le l’exprimer, l’origine de l’incontinence chez une personne âgée peut avoir de multiples facteurs qui implique au niveau de l’entourage un décryptage des situations. Au total, les actions à mener ne peuvent s’exercer que dans un cadre de prise en charge globale de l’individu et avec une volonté de personnalisation des soins. Les solutions liées à l’incontinence ne peuvent s’appliquer qu’au regard de l’analyse des facteurs initiaux et l’écoute de la personne âgée est plus que jamais essentiel (les mots mais aussi, les gestes, les comportements, le nom verbal). Cet aspect est d’autant plus important que l’incontinence est bien souvent source d’isolement social, d’anxiété ou de dépression vis à vis de l’atteinte de l’estime de soi. Alors, un dialogue permet de dédramatiser et d’engager une véritable prise en soins.
La constipation est aussi une plainte fréquente en gériatrie ou psychogériatrie. Tout aussi multifactorielle, elle associé des causes d’origine diététique, psychologiques, physiques ou secondaires à une pathologie ou une prise médicamenteuse.
Qu’est ce que la constipation ? :
La fréquence normale des selles varie en fonction des personnes de trois fois par jour à trois fois par semaine. Dans cette perspective, l’appréciation est très variable selon les professionnels et les patients. Toutefois, on parle de constipation quand il existe au moins deux des symptômes suivants depuis plus de trois mois (critères de Rome) :
- Selles dures
- Effort à la défécation
- Sensation d’exonération incomplète
- Moins de deux selles par semaine
Si la prévalence est plus forte chez la femme que chez l’homme, elle serait de l’ordre de 40% chez les sujets de plus de 65 ans et de 80% chez les sujets très âgés en structure d’hébergement
Les origines :
Nous pouvons repérer trois aspects de la fonction intestinale dans le mécanisme de travail : la motricité colique, l’absorption colique et les réflexes de défécation.
La prise en charge :
Elle repose avant tout sur des mesures hygiéno-diététiques adaptées à chaque patient. Les recommandations portent sur des apports hydriques suffisants de 1,5 litres/24 heure sous forme d’eau ou de jus de fruit associée à une alimentation riche en fibre alimentaire afin d’augmenter le poids et le volume des selles. Néanmoins, ces conseils ne sont pas toujours faciles à mettre en œuvre auprès d’une personne âgée. L’édentation ou un mauvais appareillage ne facilite pas l’alimentation quotidienne. De plus, l’adjonction de fibres entraîne des risques de ballonnements et de douleurs abdominales ainsi qu’un risque de fécalome en cas d’alitement prolongé : la marche constituant un excellent moyen de lutter.
Si les mesures hygiéno-diététiques n’apportent pas de réponses efficaces, des laxatifs doux peuvent être préconisés car la voie rectale peu être très intéressante de part son action rapide mais peu efficace sur une constipation chronique. Dans les autres situations, les laxatifs osmotiques sont préférables aux laxatifs lubrifiants ou émollient comme la paraffine. Toutefois, l’utilisation de ces traitements (même s’ils peuvent paraître anodins pour le patient ou son entourage) doit s’effectuer son prescription médicale car certains traitements peuvent limiter l’absorption des vitamines liposolubles et potentialiser les AVK.
Source : psychogeriatrie.fr
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