Tout sur Tout

Au secours, j’angoisse !

Ah, l’anxiété et sa grande sœur la peur, et tout ce cortège de symptômes : la gorge qui se noue, le cœur qui s’emballe, la moiteur des mains, le souffle court, la nervosité qui s’en vient, et toi au milieu, à te débattre contre cette machination émotionnelle, cette fabrique à images tristes ou épouvantables, cette vue limitée et ton imagination qui te joue en plus des tours… Qu’elle soit liée à des questions métaphysiques, à une culpabilité latente, une insatisfaction de soi, une peur du lendemain ou des choses plus terre à terre, elle te paralyse, te fait perdre tes moyens, s’oppose parfois à ta volonté et te rend insensible à une forme de joie possible.

Tu t’es évidement rendu compte à quel point l’angoisse est une double peine, tu t’imagines tellement de scénarios effrayants et négatifs, que l’action elle-même tu l’as déjà faite dix fois et dans les pires conditions alors que tu n’as même pas encore levé le petit doigt. Ce qui veut dire par exemple, qu’aujourd’hui tu n’es pas allée une fois chez le dentiste mais onze fois ! Cela semble absurde je sais, mais pourtant quelque part c’est ce qui s’est passé !

Comme tu ne souhaites absolument pas faire de ta vie un enfer (et qu’aller une fois chez le dentiste c’est bien suffisant), tu aimerais renoncer à cette anxiété ou du moins ne pas lui laisser trop de place. Bonne nouvelle, il y a quelques petites choses que tu peux faire pour t’aider à vivre plus sereinement.
Se rappeler que cet état est temporaire

Pour commencer, partons du principe que tout passe. On est bien d’accord que cet état émotionnel n’a qu’un temps. En prendre conscience c’est déjà éviter de le faire durer et lui donner une valeur plus relative.

Prendre conscience que la vie est pleine de surprises

Tu t’es déjà fait des tas de scénarios et comme tu as pu le constater, la vie n’est jamais comme on l’imagine. Que ce soit en positif ou en négatif, les choses diffèrent toujours, même si le résultat est parfois celui que l’on souhaite (ou que l’on redoute). Le chemin, la façon d’y parvenir, les rencontres, les aléas, le moment pour y arriver, tout ceci, on ne fait que l’anticiper c’est-à-dire le supposer. Mais la réalité ne se compose pas de “et si… ?”, elle est brute et sans condition et certains éléments nous sont encore inconnus. Alors pourquoi donner tant de forces et de valeurs à nos angoisses puisqu’elles ne sont basées sur rien de certain ?

Le + : c’est qu’au lieu de te prendre pour un oiseau de mauvais augure tu seras plus à même de construire un monde meilleur (pour toi) !
Ne pas se laisser le choix et faire face quoiqu’il arrive

Une situation très à risque est celle qui consiste à se donner le choix. Par exemple si un acteur face à son trac se donnait le choix de monter sur scène ou non il y a fort à parier que son angoisse le submergerait plus encore et il serait dans l’incapacité de jouer son rôle. Le choix permet à ton esprit d’imaginer encore plus de scénarios catastrophes qui te pousseront à ne pas agir, or quand on ne se donne pas le choix, même si on est pris d’angoisse, l’esprit est aussi occupé à faire ce que l’on doit faire et non à focaliser sur ce que l’on ressent de si inconfortable, à trouver des solutions non de fuite mais à se donner les moyens pour réussir.

Combien de fois certaines choses ont été plus difficiles, voir impossibles à exécuter parce que l’on s’est donné le choix ? Combien de choses sont passées à la trappe ? Pris d’une angoisse dévorante on s’est trouvé des excuses, pourtant si on ne s’était pas donné le choix on aurait dans beaucoup de cas réussi à franchir le cap.

Est-ce que ce moment sera important dans 10min, 10 jours ou 10 ans ?

Face à une situation de malaise anxieux, l’idée d’y mêler la notion de temps peut être une solution. En effet, si on relativise dans le temps que ce soit en se référant au temps présent cela nous ramène à une réalité qui ne correspond pas à notre angoisse. Mais l’on peut aussi se projeter dans un futur lointain comme dans cinq ans et se demander si à ce moment là cela aura encore une importance, voir même si on s’en souviendra. Tu t’en souviens toi, quand tu es allé chez le dentiste en 2010 ? Cela donne tout de suite une idée de l’aberration du système et offre la possibilité de relativiser ses angoisses, et leur donner moins d’importance. Cool !

Remplacer une pensée négative par une positive

A une émotion négative on peut chercher à la remplacer par une autre de forte intensité ce qui permet d’annihiler la première. L’art offre ce genre de formule magique, la musique, la littérature, le cinéma etc… toutes les formes sont permises. Il y en a forcément une sur laquelle tu peux t’appuyer pour arrêter cet incessant manège dans ta tête, et passer à autre chose tout simplement. Et pour faire d’une pierre deux coups tu peux même aller au ciné en courant, vu que l’activité physique est bénéfique pour notre santé psychique.

Le + : tu vas te faire une sacrée culture !
Se concentrer sur autre chose

Pour ma part je trouve que substituer le goût d’apprendre à la force de l’angoisse est une bonne dynamique. Se concentrer sur quelque chose de nouveau, apprendre est une source intarissable de bienfaits qui stimule le cerveau et accapare l’attention sur autre chose que soi-même tout en étant une richesse pour chacun. Tu ne nourris plus ta peur puisque ton attention est fixée sur autre chose. Je trouve plus bénéfique de ne pas se plonger dans ce qui nous est familier parce que trop proche de nous donc de nos angoisses. Au contraire, choisir d’apprendre quelque chose qui titille ta curiosité mais que tu n’as jamais fait, comme apprendre une autre langue, s’efforcer de comprendre le mécanisme d’un moteur, apprendre à patiner, à jongler, se plonger dans un livre complexe et se donner le défi d’en comprendre les bases, etc … quelque chose qui nous demande une gymnastique intellectuelle ou physique différente.

Le + : non seulement tu auras réussi à faire taire l’angoisse mais, en plus, enrichi d’un savoir, d’une notion nouvelle, l’idée de se coucher moins bête sera encore une autre source de satisfaction.

Je te vois là, dans le métro, assis sur ton strapontin, rongé par ton angoisse diffuse et te dire « Ouais mais là, je fais comment ?!” Tu peux t’obliger à trouver les pays et leurs capitales, à te souvenir des paroles d’une chanson, à faire un effort de mémoire pour réciter une poésie, ou inventer une recette de cuisine etc… déjà tu t’aperçois que ton attention dérive et qu’elle se déconnecte de tes peurs. Ton esprit occupé ne s’attardera plus à s’imaginer les pires scénarios, ne serait-ce que pendant un temps.

Le + : cela fera sans doute aussi naitre en toi une curiosité à vérifier tes connaissances ou la valeur gustative de la recette !

S’auto-réconforter

Une autre méthode très simple et qui a fait ses preuves, c’est se dire : « TOUT VA BIEN, tout va bien … ! » Autant de fois que tu en as besoin, jusqu’à ce que tu sentes un apaisement, le calme revenir. L’avantage c’est que tu peux te le dire en toutes circonstances, au milieu d’un entretien quand tu sens la panique venir, ou lors d’un examen, ou assis sur ton strapontin …

Le + : Tu te donnes davantage de chances de ne pas perdre tes moyens avec ces mots d’auto-réconfort, d’ailleurs à toi de trouver les tiens si ceux-là ne te conviennent pas. Je sens bien que sur ce coup là … il y en a qui sont sceptiques mais essayez !
Penser et agir positif

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Comme l’anxiété nous pousse à l’égocentrisme et à répéter « Moi je et mes angoisses », on fait quoi ? On se décentre. Mais comme on a besoin aussi de se faire du bien, on fait comment ? Tu peux inviter ton meilleur pote, qui n’a plus un radis, au resto. Envoyer un petit cadeau à ta nièce ou à une amie que tu n’as pas vue depuis longtemps, écrire une lettre à ta grand-mère, rendre un service à ton voisin, donner une pièce ou deux… parce que faire plaisir procure du plaisir, étouffe quelque peu l’angoisse, et allège le moment.

Le + : En même temps tu crées du lien et par les temps qui courent où l’individualisme fait rage … on en a tous besoin.

Tu peux aussi transformer la peur de en envie de, comme par exemple la peur du lendemain en envie de découvrir la suite de ton histoire. Et là, immédiatement, tu imagines beaucoup moins que le personnage principal ne vivra que des déboires, des désillusions et des chagrins. Mais que forcément il y aura des rebondissements, des moments palpitants, des fortunes, des rencontres, des défaites et des victoires. Oui, cela pourrait bien être plus original que tu le penses ! La vie fait preuve parfois de beaucoup plus d’imagination que toi… Alors fais lui confiance, elle te réserve bien des surprises