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Alzheimer La vitamine B réellement efficace ?

Le site Internet de la Public Library of Science One a publié le 9 septembre dernier une étude scientifique portant sur le lien entre la vitamine B et la maladie d’Alzheimer. Menés par le Dr David Smith et ses collègues de l’université d’Oxford, ces travaux démontrent que la consommation de doses élevées de vitamine B engendrerait une diminution de 30 % de l’atrophie cérébrale chez les personnes atteintes d’un déclin cognitif modéré, ralentissant ainsi l’évolution d’Alzheimer. Ces résultats prometteurs sont toutefois discutés par les spécialistes de la maladie d’Alzheimer.

Des scientifiques de l’université anglaise d’Oxford ont étudié pendant deux ans l’impact de la vitamine B sur la maladie d’Alzheimer, sur un groupe de 168 personnes âgées de 70 ans et plus, atteintes par un déclin cognitif modéré et de signes avant-coureurs de la maladie d’Alzheimer comme des pertes de mémoire importantes. La moitié des participants ont reçu des doses élevées de trois types de vitamine B (acide folique, B6 et B12), tandis que l’autre moitié s’est vue administrer un placebo. Les conclusions de l’étude sont probantes : la progression de l’atrophie cérébrale a été ralentie en moyenne de 30 % dans le groupe consommant des vitamines B. Pour certaines personnes, l’évolution a été diminuée jusqu’à 53 % !
Le docteur David Smith, un des responsables de cette étude, explique ces résultats : la substance aurait un effet protecteur sur la structure du cerveau. Mieux protégé, celui-ci serait moins vulnérable à la maladie d’Alzheimer.

La réaction d’un spécialiste d’Alzheimer

Les trois vitamines B testées jouent un rôle dans la régulation du niveau d’homocystéine (un acide aminé) dans le sang. De précédents travaux avaient déjà mis en évidence la corrélation entre des niveaux élevés de cet acide avec une atrophie cérébrale accélérée et la maladie d’Alzheimer.
Toutefois, le professeur Dubois, qui dirigera prochainement l’Institut de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer à la Pitié-Salpêtrière, exprime ses réserves face aux conclusions des chercheurs anglais. “La vitamine B participe à l’atrophicité des neurones, à leur bon fonctionnement et je ne vois pas en quoi ça peut interagir avec la maladie d’Alzheimer”, déclare-t-il. La maladie d’Alzheimer est au cœur d’un processus encore mystérieux pour les chercheurs. La seule consommation de vitamine B ne pourrait stopper sa progression.
Pour l’heure, cette hypothèse reste fragile et il faudra sans doute attendre le résultat d’études complémentaires pour que la consommation de vitamine B devienne une recommandation sanitaire officielle dans la lutte contre Alzheimer.

Source : alzheimer-conseil.fr