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Accorder la priorité pour les bonnes raisons

Quand je suis sur l’autoroute et qu’une voie de la circulation est fermée, il y a toujours un conducteur impatient qui se faufile devant tous ceux qui attendent leur tour pour utiliser la seule voie disponible et qui par le fait même nous oblige à attendre encore plus longtemps.

C’est pareil avec le système de santé québécois actuel. La semaine dernière, j’entendais un compagnon de travail raconter comment, parce que sa femme travaille en radiologie, il a passé un examen plus rapidement qu’une autre personne admise à l’urgence depuis 2 jours. Et que dire des résultats qui ont été acheminés si rapidement au médecin que celui-ci a soupçonné le passe-droit. Pour ajouter à l’injustice, suite à des pressions effectuées par la femme de son ophtalmologiste qui est l’excellente amie d’un optométriste renommé, il a pu rencontrer un spécialiste convoité après seulement 2 mois d’attente alors qu’il aurait dû patienter près d’un an. En bout de ligne, il a été opéré avant que sa condition dégénère, ses douleurs ont été écourtées et les inconvénients de sa maladie ont été réduits au minimum.

Pendant que mon collègue a eu droit à ces traitements de faveur, d’autres personnes ont vu leur attente prolongée. Certes, vous conviendrez avec moi qu’il est primordial d’établir la priorité des patients en fonction de leur condition de santé. Il serait illogique de laisser mourir quelqu’un en proie à un choc anaphylactique parce qu’une autre personne nécessitant des soins moins urgents est arrivée en premier. Par contre, accorder des avantages à un individu parce qu’il a des relations influentes est tout à fait injuste et inacceptable. Ne devons-nous pas tous respecter les mêmes règles ? Le système de santé québécois n’est-il pas basé sur des principes d’égalité et d’accessibilité pour tous ?

Il y a fort à parier que plusieurs d’entre nous subissent indiciblement cette injustice. C’est peut-être le cas de Fiston qui est inscrit sur une liste d’attente pour passer un examen approfondi de sa capacité respiratoire. Combien de personnes obtiendront injustement des faveurs et feront en sorte que Fiston et les autres personnes inscrites sur cette liste attendront encore plus longtemps ?

En attendant que les Québécois se disciplinent eux-mêmes, va-t-il falloir réglementer et vérifier la gestion de toutes les listes d’attente ?

Source : lesallergiesalimentaires.com